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{1er décembre 2017} N'oublie jamais

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Marc Bretodeau
Boucle de St Amans
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Marc Bretodeau

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MessageSujet: {1er décembre 2017} N'oublie jamais {1er décembre 2017} N'oublie jamais EmptyLun 4 Déc - 21:21

Après un rapide aller-retour de quelques minutes sur la Côte d'Azur ce qui se faisait très couramment - plus précisément dans les calanques de la ville de Cassis qu'il affectionnait tant - Marc revint dans sa ville natale Soulac-sur-mer, l'air de rien, où ses parents l'attendaient à la maison. Enfin, techniquement, personne ne l'attendait, Marc s'était bien gardé de dire à Isabelle et Maxence Bretodeau qu'il allait faire quelques photos à 800 km de chez eux. Il leur confessait d'ailleurs rarement qu'il s'éclipsait quelques minutes aux quatre coins de la France.
Depuis que son pouvoir d'hypervitesse s'était manifesté l'an dernier, les deux parents de Marc s'échinaient à lui ordonner de ne jamais aller très loin en pure perte manifestement, par peur qu'ils ne se blesse. Les deux girondins s'inquiétaient pour rien : quand il activait son pouvoir, Marc ne risquait absolument rien. Courir à la vitesse de la lumière c'était voir un monde parfaitement immobile autour duquel on pouvait se mouvoir sans crainte d'être blessé. Marcher dans le musée Grévin, en somme, mais voir de jolis paysages en plus : sans douleur et sans risque. Et puis voir la mer, les montagnes, les menhirs de Bretagne ou la tour Eiffel à Paris en quelques minutes, ça n'était donné à personne à part à lui, alors pourquoi s'en priver ? Surtout que Marc était bien décidé à offrir à ses parents pour cadeau de Noël un album photo particulièrement fourni, de toutes les destinations de vacances où ils pourraient partir plus tard, à trois. Et pour ça, il redoublait d'ingéniosité et de mensonges "Je vais chez Thomas pour jouer, à tout à l'heure !", dont il était au final assez fier puisque ses parents le croyaient à chaque fois. Puis c'était pour la bonne cause, après tout.

Le jeune particulier arriva dans sa maison familiale à Soulac, non loin de Bordeaux. De la chambre du haut – sa chambre – on voyait aisément l'océan, et l'océan : Marc adorait ça. C'était d'ailleurs là qu'il passait le plus clair de son temps à jouer avec ses copains. L'été particulièrement, car se baigner entre amis restait le plus beau des plaisirs, mais l'hiver aussi, car Marc adorait le calme et les grands espaces, emmitouflé dans une bonne écharpe. Depuis l'an passé, il était devenu compliqué de s'amuser avec Thomas et Nicolas sans leur avouer qu'il était devenu spécial (papa et maman n'avaient pas voulu l'ébruiter) - un brin plus rapide - mais ils s'amusaient cependant toujours beaucoup tous les trois. Thomas était son meilleur ami depuis l'enfance et Nicolas s'était greffé au duo depuis qu'il avait emménagé dans le voisinage. Bref, ils s'adoraient.

Quand Marc franchit la porte d'entrée de la maison, à quelques pas de l'océan, il comprit que quelque chose clochait. La porte était entrouverte et là où régnait toujours une ambiance animée et joviale se faisait entendre un silence pesant. Son appareil photo autour du cou, le garçon avança à pas de loup dans le salon :

- Maman ?

Le cœur de Marc manqua un battement quand il aperçut ses deux parents trônant au milieu du salon. Maman allongée par terre, papa étalé grossièrement sur le dos du fauteuil, les vêtements tachés de sang, les yeux clos : Isabelle et Maxence semblaient dormir.
Là où habituellement papa se reposait devant les infos et où maman s'occupait du repas du midi, un silence glacé envahissait la salle à manger.

Ce que voyait Marc semblait irréel et le petit garçon mit plusieurs secondes avant de comprendre que tout ceci n'était pas une blague. Jamais ses parents ne se seraient amusés à lui faire une blague aussi peu drôle.
Jamais ils n'auraient voulu l'effrayer et pourtant : Marc était tétanisé.

Le garçon se serait écroulé par terre en pleurant si l'urgence de la situation ne l'avait pas interpellé : une ombre, projetée par la lumière de la porte-fenêtre, dissimulait presque le cadavre de ses parents.
C'était l'ombre d'une créature immense, pourtant – c'était clair - invisible. Il n'y avait personne dans le salon à part lui. Enfin, pas tant que ça en fait, en levant les yeux Marc réalisa que du rouge semblait flotter dans l'air. C'était le même rouge qui tachait la veste de maman et la chemise de papa : du sang. Puis très vite, le rouge bougea, l'ombre se déplaça vers Marc. Le petit garçon lança un regard au sol et découvrit avec horreur que la forme humanoïde qui avançait (du moins c'était ce que son ombre semblait annoncer), venait de laisser s'échapper trois énormes tentacules de son visage.

Sans réfléchir, les yeux exorbités, Marc enclencha son pouvoir pour déguerpir. Il faillit perdre l'équilibre tant ses jambes flageolaient et sentit même quelque chose frôler le bras. Mais il se reprit et sans attendre, transit de peur, fila : il courut, courut, aussi vite qu'il le pouvait. Marc aurait pu s'arrêter quelques centaines de mètre plus loin, une fois la créature semée : il savait que personne au monde ne pouvait le rattraper. Pourtant, la peur de cette créature l'incita à ne jamais s'arrêter. Il la savait invisible et il savait que dès que ses bras ou l'une de ses tentacules l'attraperait, il subirait le même sort funeste que ses parents.
Alors Marc courut, à perdre haleine, les larmes aux yeux, dans la nuit noire et disparut à jamais de Soulac-sur-Mer.
 


***
“La perte d’une mère ou d’un père est le premier chagrin que l’on pleure sans eux.”
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Inès Pomarine
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MessageSujet: Re: {1er décembre 2017} N'oublie jamais {1er décembre 2017} N'oublie jamais EmptyLun 11 Déc - 17:51

- Tu t'occupes bien de tout le monde, je fais au plus vite. Tu sais quoi faire.

- Je fais comme d'habitude, pour... ?

- Oui Jean, comme d'habitude. Je ferais vite.

Voyant que Florence et Annie écoutaient attentivement la discussion de Jean et de leur ombrune, Inès jugea bon de mettre fin à l'échange. Jean savait à chaque fois très bien quoi faire, il était rodé : c'était lui qui s'occupait de tous les enfants particuliers quand l'ombrune devait quitter la boucle. Ça n'arrivait pas particulièrement souvent, sauf depuis quelques années : les particuliers du sud-ouest semblaient plus nombreux. A croire que dans le monde extérieur, en l'an 2017, il y'avait nettement plus de monde qu'en 1952.

Ce n'était pas pour déplaire à Jean, lui qui avait passé 26 ans seul avec Mlle Pomarine avant que Martine ne vienne les rejoindre. A l'époque, il y'avait beaucoup moins d'enfants particuliers que maintenant.

A l'instant où Inès arriva au fond de la grotte qui cachait l'entrée de sa boucle temporelle, un léger sifflement lui tinta aux oreilles : elle venait de rejoindre son époque, le présent : l'année 2017.
Sans attendre, elle adopta sa forme animale : un aigle pomarin majestueux, d'un mètre cinquante d'envergure. Puis elle s'envola, en sachant très précisément où aller : elle le sentait, c'était à l'intérieur d'elle, sa destination était claire comme de l'eau de roche.
Trouver les particuliers était une chose innée chez les ombrunes, Inès le faisait depuis des années à présent et elle mieux que quiconque savait les débusquer à de très longues distances. L'enfant particulier le plus proche n'était de surcroit plus vraiment très loin d'elle à présent.

Moins d'une heure plus tard, l'ombrune atterrit dans une ruelle étroite et peu éclairée du centre-ville de Toulouse - le chef-lieu de l'Occitanie -, l'une des plus grandes villes du Sud-ouest. Elle avait déjà trouvé un particulier dans cette ville jadis et pourtant elle sentait que celui-ci n'y était pas depuis longtemps. Elle sentait aussi qu'il se déplaçait vite et restait rarement au même endroit. Ça allait être compliqué pour l'approcher, surtout de nuit, mais elle avait de l'expérience dans ce domaine. De toute manière, personne plus que Joël, un de ses premiers particuliers, ne lui avait donné du fil à retordre.

L'enfant était au fond de la ruelle et semblait se cacher dans un abri de fortune, sous une pile de cartons ouverts. Elle s'approcha de lui et prit la parole :

- Bonsoir. Je...

Inès eut juste le temps de se pencher pour apercevoir le visage du garçon, que celui-ci avait déjà disparu. Elle ne connaissait que deux particularités capables de donner ce résultat : la téléportation et l'hypervitesse. Dans les deux cas, il allait être coton de l'approcher et de lui parler, surtout s'il se sentait en danger et menacé.

- Très bien.

Sans attendre, Inès se transforma à nouveau en aigle et s'envola haut dans le ciel. Le garçon courait toujours, elle sentait toujours quand un particulier utilisait son pouvoir. Il finit par se poser quelques secondes plus tard, à l'autre bout de la ville : mais il en fallait plus à l'ombrune pour se décourager. Elle fila à sa rencontre et décida d'opter pour la manière directe. Ça avait marché avec Joël, elle sentait que ce particulier était fait du même bois que son pyromane préféré. Elle le trouva dans un parc peu éclairé, caché derrière un bosquet, près d'un banc. L'aigle fondit sur lui et se posa à quelques mètre de l'enfant, toujours aux aguets. Sans attendre, Inès reprit sa forme humaine et s'approcha à pas doux du particulier : les mains le long du corps pour tenter de l'apaiser.

- N'aie pas peur, je ne te veux aucun mal.

Voyant que l'enfant la fixait, les yeux exorbités et ne partait pas, elle ajouta :

- Je suis comme toi, moi aussi je suis particulière.

Inès cessa de marcher. Elle ne voulait pas entrer dans la bulle du petit garçon, elle voulait le rassurer. Pour qu'il la suive, pour qu'elle puisse le protéger, elle devait être en capacité de lui parler, de lui expliquer ce qu'il était. Il était jeune, 12 ans tout au plus, Dieu seul savait ce qui l'avait amené là.
Bien souvent les pouvoirs des particuliers étaient nocifs pour eux et pour leur entourage, et quand ils ne l'étaient pas, leur utilisation attiraient systématiquement les Sépulcreux aux alentours.
La plupart des enfants qu'elle trouvait étaient des fugueurs, mais hélas il arrivait aussi fréquemment que les enfants aient été mis à la porte de chez eux par leurs parents.
Les particularités les plus ordinaires pour les gens normaux étaient très souvent très difficiles à accepter.

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Marc Bretodeau
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MessageSujet: Re: {1er décembre 2017} N'oublie jamais {1er décembre 2017} N'oublie jamais EmptyLun 23 Avr - 10:39

Quand un aigle avait foncé sur Marc pour se changer en bonne femme, le sang du petit Soulacais n'avait fait qu'un tour. C'était quoi ce bordel ?! C'était qui celle-là et d'où elle venait ? Marc avait courut, encore et encore, pour mettre une distance réglementaire entre lui et ce rapace. Ce rapace ? Depuis quand des aigles se promenaient en ville, l'air de rien, tranquillou, d'ailleurs ? Et depuis quand des aigles se transforment en humain, surtout ?

Caché derrière un bosquet, dans un parc désert (du moins le semblait-il), le cœur de Marc manqua un battement quand quelques secondes plus tard la jeune femme-oiseau le retrouva. Mais... comment ? Il avait utilisé sa super vitesse, il était impossible qu'on sache où il était allé et comment le rejoindre. A moins... à moins qu'il ait une puce implantée en lui, une puce géo-localisatrice, un truc comme ça ; c'était la seule solution, le CIA le recherchait. Ou pire, la police !

- Vous voulez quoi ? Vous êtes qui ? Pourquoi ?

Pourquoi... êtes-vous une particulière, Marc ? Le petit garçon était paniqué, il perdait ses mots. Marc avait peur, ses parents venaient de se faire tuer par une créature sortie de la mythologie grecque. Peut être que c'était elle, la créature : elle qui se changeait aussi en oiseau. Un visage doux avec un sourire charmant, la tromperie était parfaite : elle aurait été le monstre parfait. Marc regardait tout autour de lui, dans les arbres, au ciel, sur le sol, cherchant quoique ce que soit d'invisible voulant l'attraper : il était prêt à partir à la moindre occasion, le pied au plancher.

- C'est... c'est vous qui avez tués mes parents ?

Marc était féroce : il lançait un regard noir à la jeune femme, cachant irrémédiablement sa peur. Du haut de ses 11 ans, il ne savait pas encore trop quoi faire. Si elle avait effectivement tué ses parents, que convenait-il de faire ? S'en débarrasser ? Marc en était capable, avec une lame peu tranchante, son hypervitesse lui garantissait une plaie béante dans le corps de la bonne femme. En plus, il fallait profiter du fait qu'elle soit visible ; s'il la perdait de vue, il était fichu.

Elle lui répondit presque instantanément :   « Non, je suis une Ombrune, je recueille des enfants particuliers, comme toi. » Elle avait l'air sincère.

Mais Marc restait sur la défensive, les sourcils froncés, se balançant d'une jambe à l'autre : on l'imaginait fuser à tout moment, sa tention était palpable.

- C'est qui alors ? Et pourquoi ? Ils n'ont rien fait à personne !

La jeune femme approcha d'un pas et Marc en fit un en arrière : il ne voulait pas qu'elle l'approche, que des langues immenses et dégueulasses sortent de sa bouche pour l'attraper. Il ne se ferait pas avoir, il était plus fort qu'elle.

  « Il existe des créatures invisibles, les Sépulcreux, qui font du mal aux gens comme nous. C'est pourquoi il ne faut pas qu'on reste ici, à découvert, ils peuvent arriver à tout instant. »

Marc sentait que la bonne femme était stressée, mais il ne savait pas pourquoi. Peut être qu'elle savait que son plan tombait à l'eau, peut être qu'elle voulait gagner sa confiance pour aller le tuer plus loin, loin du monde. C'était décidé, Marc ne bougerait pas de là. [i]Il ne bougerait pas ![/b] Si elle voulait le tuer, elle allait devoir le faire en plein centre ville de la plus grande ville de la région, et dans les règles de l'art, comme une grande à l'ancienne, avec un baillon, un chiffon plein de chloroforme et un couteau émoussé.

Le particulier ne s'imaginait pas une seconde que l'ombrune avait peur – une peur justifiée, hélas – que l'utilisation du pouvoir de Marc attire justement, des Sépulcreux. Ils étaient plus nombreux dans les grandes villes et il y'avait fort à parier que le plus proche avait déjà senti que deux syndrigasts venaient de se réunir. Le temps pressait, donc.

- Qu'est-ce qui me dit que c'est vrai ?

« Attends un peu et tu verras Écoute, je comprend que tu sois... »

La jeune femme s'interrompit et tourna le regard vers une des entrées du parc. Le sang de Marc se glaça. Il s'attendait à voir une armée d'ombre voler sur eux et étrangement, fut incapable de bouger. La nuit, plus cette femme, plus les événements passés ainsi que la fatigue qui l'habitait, faisait que Marc avait envie de pleurer chaque seconde qui passait. Il fut néanmoins soulagé / reconnaissant, qu'un homme – et pas un truc invisible sanguinolent – arrive en leur direction. Un homme, un vrai ! Pas un pigeon qui se change en homme, pas une pieuvre humanoïde qui se change en aigle, non un vrai homme. Plus de cinquante ans et assez normal. Le fait qu'il vienne en leur direction empêcha Marc de crier pour l’appeler, il le regarda juste avancer, incapable de dire un mot.
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